Poussières d'ombre

Le soleil perçait tout juste l'horizon dans une aube rougeoyante comme on n’en avait pas vu depuis quelques temps. Partout se reflétaient les gigantesques ombres rouges de cette lumière qui illuminait l'horizon de milles feux dans une scintillante qui vous portait du baume au coeur en ces jours de malheurs.

Les oiseaux chantaient aujourd'hui et Nottingham se laissa bercer dans sa fatigue par leur chant mélodieux mêlé à celui de la nature qui faisait bruisser délicatement les feuilles des arbres. L'eau du lac lançait à présent de vifs rayons hésitants entre l'argent et l'or.

Cela faisait maintenant deux jours qu'il voyageait pour atteindre cette école, à un comptoir de mercenariat on lui avait affirmé y trouver refuge et travail. Dans la nuit la tempête l'avait obligé à s'arrêter et à se mettre à l'abris lui et son engin motorisé, une moto, un ancien modèle noir et argent ou l'on pouvait encore distinguer sur les côtés rayés l'inscription "BladeRunner 950". Mais il était enfin arrivé, il ne lui restait qu'à faire le tour du magnifique lac.

Se relevant avec peine le tueur prit soin de se raser au bord du lac avant de ranger ses quelques babioles dans son sac à dos Targus et d'enfourcher son engin. Prenant soin de mettre ses lunettes il ajusta l'épée attachée en travers de son dos et lança le moteur qui partit dans un ronronnement de plaisir. Il ne lui restait que quelques kilomètres avant l'académie si bien que Shaïank ne se priva pas pour pousser le moteur dans un dernier effort jubilatoire avant de le mettre au repos pour entrer dans l'enceinte du bâtiment. Les portes n'étaient pas fermées, sûrement ouvertes par la tempête ou peut être toujours aussi accueillantes.

Il s'avança quelque peu dans la cours et mit fin aux poussées d'adrénaline de sa farouche monture. Dans un grondement insatisfait elle se laissa plonger dans le sommeil et il mit en place la béquille avant de descendre de son engin et de quitter gants et lunettes.

Il avisa une grande porte qui semblait donner sur un hall et en prit la direction. L'ouvrant sans difficulté il pénétra dans une pièce au style bien particulier mais très belle dans son ensemble. Ainsi dans cet univers propre il se sentait un peu comme un intrus... Ses cheveux longs tombaient en cascade sur ses fines épaules musclées couvertes du cuir noir de son blouson de motard lui-même couvrant un gilet pare-balles de la même couleur qui était rallié à un jean tout aussi sombre par une veste asiatique en lin, toute aussi noire, et une ceinture de cuir noir cloutée de motifs elfiques complexes. Le tout ne dépareillant pas avec une paire de rangers noires montant jusqu'à mi mollet.

Il s’épousseta légèrement, chassant quelque peu la poussières des voyages qui le recouvrait puis abaissa de la main droite le foulard de motard qui lui couvrait le nez et la bouche. Gris par nature et orné de motifs noirs et blancs il donnait une légère pointe de couleur étrange à cet ensemble lugubre. L’homme leva les yeux vers le plafond puis chercha à capter le moindre bruit qui pourrait lui parvenir mais l’école semblait déserte ce qui ne le rassurait guère. La route l’avait épuisé, de repos et de nourriture il avait besoin. Il ouvrit légèrement son pare-balles pour mieux laisser passer l’air sur son T-shirt gris sans manches puis tenta un appel.

" Je m’excuse, on m’a dit que je trouverais du travail ici. Y a-t-il quelqu’un ? "

L'écho de sa voix grave et rauque n'était pas encore retombé dans l’oubli que son instinct le prévenait déjà d'une autre présence. Discrètement il décrocha le ceinturon de cuir qui bloquait dans son fourreau la terrible Lweveliah et se teint près à toute éventualité.

En quelques secondes Khan découvrit une nouvelle sensation, il n'avait jamais été surprit par quelqu'un. Qui que ce soit, personne n'avait jamais été capable de l'approcher à moins de cinq mètres sans qu'il sache exactement où cet intrus se trouvait. Il écarta les bras ouvrant les mains en signe de pacifisme.

"Vous me surprenez en un instant plus que dans toute une vie. Je suppose donc que vous êtes bien la femme au masque que l'on m'avait nommé."

D'un geste délicat il porta sa main droite à son arme et remit en place la gaine de cuir, bloquant l'arme. Il fit ensuite un pas en avant et pivota en gardant ses mains éloignées de son corps. Dans l'obscurité il avait toujours sû deviner plus de détails que d'autres, de cette façon il pouvait observer avec attention son interlocutrice. Il pencha la tête de côté, son visage était sombre mais serein.

"Vous portez un masque inerte je porte un masque de chair. Chacun sa façon de se dissimuler. On me nomme Ian Nottingham, mais vous pouvez m'appeler Khan. Je suis poursuivit par les sentinelles qui souhaitent m'enrôler de force. J'ai entendu dire que vous étiez seule ici et j'ai pensé qu'un peu de compagnie et qu'un gardien vous serraient utiles. Je suis donc venu. Ne le prenez point comme une marque de respect ou comme une critique sur un soi-disant sexe faible. Il n'en est rien, c'est avant tout votre retraite, un peu de thé, et votre bibliothèque qui m'attirent. Je n'ai appris à lire que très récemment mais je me berce déjà à la philosophie et j'ai entendu dire que votre établissement regorgeait d'ouvrages palpitants."

Il écarta sa veste et en sortit son badge avec photographie de gardien de la paix de la capitale. Il lui tendit en haussant les épaules.

"C'est une fausse identité mais si ça peu vous rassurer je suis près à tout. Je n'ai pas assez d'essence pour m'en retourner sur les routes, pas assez de force pour courir éternellement et je n'ai plus le moindre centime mon compte en banque ayant été bloqué par les sentinelles peu de temps avant le mandat de "capture" à mon encontre."

Il était parfaitement franc, Khan n'avait jamais rien eu à cacher, c'était là le seul véritable avantage qu'il avait pour convaincre cette hôtesse et il comptait bien en user autant que possible.

"Vous me surprenez en un instant plus que dans toute une vie. Je suppose donc que vous êtes bien la femme au masque que l'on m'avait nommé."

Quand Herasme entendit ses premières paroles, elle fut honorée et d’une certaine manière, cela montra sa grandeur d’âme. Après tout, il ne cachait pas sa surprise lors de l’apparition soudaine de Morgan. Beaucoup d’homme avant lui, mentait et ne voyait en elle qu’une femme ayant de la chance …

"Vous portez un masque inerte je porte un masque de chair. Chacun sa façon de se dissimuler. On me nomme Ian Nottingham, mais vous pouvez m'appeler Khan. Je suis poursuivi par les Sentinels qui souhaitent m'enrôler de force. J'ai entendu dire que vous étiez seule ici et j'ai pensé qu'un peu de compagnie et qu'un gardien vous serrez utiles. Je suis donc venu. Ne le prenez point comme une marque de respect ou comme une critique sur un soi-disant sexe faible. Il n'en est rien, c'est avant tout votre retraite, un peu de thé, et votre bibliothèque qui m'attirent. Je n'ai appris à lire que très récemment mais je me berce déjà à la philosophie et j'ai entendu dire que votre établissement regorgeait d'ouvrages palpitants."


Il continua, sa voix était chaude sereine, et elle n’était pas emprunt d’une méchanceté ou d’un quelconque mensonge et Herasme apprécia beaucoup cela… Tout en lui expliquant sa venue, il rentra son arme dans un bruit sec et métallique, qui était un signe d’agressivité ou de méfiance mais maintenant révolue. Il était venu ici pour lui porter compagnie, pour être gardien. C’était assez, inattendu, tout le monde quittait avec précipitation ce château. Les parents de la plupart des élèves les avaient retiré de l’établissement ayant peur de voir l’ancien directeur march-ombre revenir ici … Ils ne comprenaient pas qu’il avait plus de chance de mourir à l’extérieur plutôt qu’ici. Seul peu d’élèves et les professeurs les plus proches d’Herasme étaient restés, essayant de faire perdurer cette grande Académie…
Morgan toujours devant lui, l’écoutant parler, tissant le moindre de ses mots avec subtilité et logique… Cet homme était intelligent et cela se voyait, c’était certain … Après avoir fini de parler elle se déplça, toujours marchant légèrement comme si elle n’effleurait que peu le sol…


" Vous me connaissez donc sous le nom de ? La femme au masque … C’est assez révélateur sur mon physique je dois l’avouer, mais je ne suis pas une femme, je suis une salamandre. En ce monde les êtres qui se ressemblent s’assemblent sous le nom d’homme ou de femme, je ne suis pas d’accord… Toute origine est différente et devrait être portée avec fierté… "

Ses paroles étaient certes un poil hors sujet, mais elle aussi, jouait avec ses mots, cela l’amusait, lui permettant de faire partir les idées noires qui la hantaient dans le silence du château…

" Je tiens à vous dire qu’ici vous serez protégé des Sentinels, ils n’ont aucun droit d’y venir sans ma permission et encore moins d’y agir à des fins que je n’appuie pas du tout et sachez que je les connais car j’ai de nombreux amis permis eux, certains de mes anciens élèves… Mais les jours que nous vivons sont bien absurdes et sans aucun sens mais, je vous accueille ici avec joie. "

Elle lui tourna le dos, et marcha quelques pas et emprunta un minuscule couloir qui aboutit après une seconde sur un patio entouré d’arches de pierres ou l’on pouvait voir le soleil briller de mille feux.

" Merci, de ne pas me voir comme un sexe faible, vous serez ainsi moins surpris… "

Cette phrase positionnée avec bizarrerie dans la conversation avait une teinte mystérieuse qui fit tirer un léger sourire à Herasme.

" Mais revenons au sujet de votre venue. J’avoue qu’une personne ne plus ne m’est pas essentielle mais un soutien auprès de mes élèves avec votre seule présence sera très positif, et en échange je serais ravie de vous guider dans ce château et de vous faire découvrir ma bibliothèque mais je vous préviens, ne la prenez pas comme une salle contenant juste des livres, c’est plus que cela… "

Elle s’assit sur un banc de pierre, qui avait était creusé par les nombreux jeunes qui avant elle s’étaient assis ici … Elle leva la tête, fermant les yeux sentant le soleil sur son visage, elle frissonna, pour elle c’était toujours extrêmement agréable …

L'homme silencieux marchait les mains jointes dans le dos. Il s'arrêta à quelques pas de son hôtesse afin de rester dans l'ombre et de ne point être effleureé par les rayons du soleil depuis trop longtemps douloureusement pénétrants à sa chair scarifiée. Cependant ses yeux étaient tournés vers l'extérieur et il observait avec un silence et un calme révérencieux la nature aux alentours de l'école.

"Ce spectacle me donnerait presque envie de pleurer, mais je n'en suis plus capable depuis longtemps. De toute ma vie je n'avais connu que la cité jusqu'à cette fuite précipité."

Tournant son regard sombre vers elle il fronça légèrement les sourcils et sembla réfléchir un instant avant d'ouvrir la bouche.

"Dans la lumière qui vous inonde je vous vois avec difficulté, je ne puis réellement retirer le masque qui protège mon être vulnérable, mais si vous tenez à profiter de la douceur environnante retirer votre masque ne vous engage pas à dévoiler votre visage, ce serait estimer bien hautes les capacités d'un aveugle."

Sans un autre mot son regard prit de nouveau la direction de l'extérieur et instinctivement il se mit à respirer avec plus de force, comme s'il réalisait à peine avoir quitté la pollution citadine pour l'air frais des origines.

"Si vous le désirez je puis servir de professeur aussi. Je ne pensais pas qu'il vous resterait quelques élèves mais je peu me vanter d'avoir quelques qualités dans l'art du maniement des armes et de la concentration. La paix nécessaire au guerrier n'est que plus utile employée par le penseur."

Il tendit son bras mécanique dans la lumière et tenta de l’observer malgré les reflets blessants pour ses yeux trop accoutumés à l’obscurité.

"Dans la lumière qui vous inonde je vous vois avec difficulté, je ne puis réellement retirer le masque qui protège mon être vulnérable, mais si vous tenez à profiter de la douceur environnante retirer votre masque ne vous engage pas à dévoiler votre visage, ce serait estimer bien hautes les capacités d'un aveugle."


La lumière …. Ce n’était pas le soleil qui éblouissait shiank, c’était elle … Puisant l’énergie, la beauté éclatante de l’astre, elle inondait d’un halo clair, presque irréel, transparent que peu de personne pouvait voir … Et quand il ferma les yeux éblouit, elle compris qu’il voyait cet étrange de phénomène …
« Aveugle « , il ne l’était pas, pas comme l’estimaient les hommes en tous cas …


"Si vous le désirez je puis servir de professeur aussi. Je ne pensais pas qu'il vous resterait quelques élèves mais je peu me vanter d'avoir quelques qualités dans l'art du maniement des armes et de la concentration. La paix nécessaire au guerrier n'est que plus utile employée par le penseur."


Quand il commença à parler de ses facilités, dans le maniement des armes et qu’il pourrait, si elle l’acceptait être professeurs, elle fut heureuse d’avoir un nouveau collègue… A en voir sa stature, il ne mentait pas et Herasme ne pouvait être qu’observatrice à ce niveau la…
Herasme se leva et se mit face au nouveau venu… Son visage qui autre fois, n’aurait trahi aucunes émotions avait un air joyeux voir amical, qui était assez surprenant si on la connaissait… Elle le savait maintenant certains hommes l’adoucissaient un peu trop…


" Je serais ravie de vous avoir à mes cotés comme professeurs… Et j’espère et je suis même sur que vous saurez apprendre se dont, ont besoin nos élèves… "


Soudain une rafale de vent s’abattit sur le patio faisant voletait soudainement la tenue d’Herasme et les cheveux de nos amis qui claquaient durement sur leurs visages. Morgan faillit tomber, tellement le vent était fort et soudain mais son réflexe ne fut pas de se rattraper mais de tenir son bandeau qui ne devait pas s’envoler, surtout pas …

Khan sentit soudain une forte rafale de vent, une de celles qui l'avait fait peiner lors de son voyage à travers la campagne jusqu'en cette retraite. Il tendit le bras et d'une main délicate retint Herasme par l'épaule pour la maintenir en équilibre alors qu'elle même protégeait son bandeau de tissus.

Une fois la rafale passée il enleva doucement sa main de l'épaule de la jeune femme et la salua d'un signe de tête protocolaire, il ne la regardait pas, jamais ses yeux ne tentaient de croiser ceux de la jeune femme. Désir de fuite, respect d'une intimité étrange, Herasme n'aurait pu le savoir sur l'instant, mais Khan lui savait. Son regard n'osait jamais rencontrer les autres d'aussi près, trop troublant, trop stressant, il n'aimait pas la proximité des êtres bipèdes.

"Je pense que les habitués à des conditions de vie plus rudes serait une bonne idée aussi. Je ne doute pas qu'ils soient accoutumés à veiller pour étudier mais étant donné le temps libre récent je pense que leur faire faire quelques exercices surprises de nuit ne pourrait que leur être bénéfique. Plus ils seront rigoureux mentalement et physiquement, mieux ils seront près à affronter ce que le destin nous réserve dans cette guerre stupide... Aussi stupide que n'importe qu'elle autre guerre en fait."

Il tourna son regard vers les ombres du couloir, comme pour veiller à ce qu'elles ne bougent pas, ou peut être son regard portait bien plus loin dans le temps...

Ses paroles raisonnaient dans son esprit « Une guerre stupide… Stupide… Stupide… », il avait raison des entraînement surprise, des mises en actions de leurs savoir ne pouvait être que bénéfique en ses temps noir et affreux… Les souvenirs d’Herasme, de son passé, tout lui était encore fraîchement en mémoire… Les combats, les joies, les larmes, les peurs, l’angoisse, la honte … Cette guerre était affreuse et elle avait pu observer ses débuts de l’intérieur et elle n’avait rien fait… Et elle s’en voulait pour cela, encore…

Vous avez raison… J’aurais tellement voulus faire connaître l’ambiance qui régnait ici il y a quelques années … Maintenant nous sommes obliger de leur apprendre a combattre a être dur physiquement et moralement alors que se ne sont que des enfants… Des enfants qui pour la plupart non pas totalement conscience de la guerre qui les entoure… Au fond le faire endurer plus d’entraînement et injuste, mais c’est la seule chose que nous pouvons faire dans leur intérêt aujourd’hui… Nous effectuerons ses exercices a l’improviste même si pour moi ce n’est qu’une obligation et non un choix …

Herasme se retourna rapidement se dirigeant vers un couloir sombre, elle n’avait pas peur, l’ombre elle ne la connaissait que trop …

Venez Ian Nottingham, nous avons de nombreuses choses à faire ... J’espère que vous avez du temps à m’accorder. J’ai besoin de quelques signatures mais surtout, je dois vous faire découvrir cette école… En apparence elle n’est qu’une école comme toute les autres mais vous allez pouvoir comprendre d’où vient tout son prestige …

Herasme sourit, c’était son école à présent, non c’était l’école de ses élèves… Et elle ferait tout pour les protéger et leur faire découvrir tout se qu’elle aussi avait découvert dans ses même murs…