une rencontre inattendue

Le doux vent du port soufflait et faisait gonfler les voiles des navires. Les marins criaient, les femmes pleuraient les maris prets à partir en mer, les enfants jouaient avec l’innocence propre à leur age.
Il faisait beau, le calme après la tempête, cela faisait en effet trois longs jours qu’il pleuvait.
Le soleil éclairait chaque recoin du port, il était midi, et l’animation battait son plein.
Un nuage vient cacher cet astre lumineux. Créant, une atmosphère sombre.
Ce phénomène naturel n’alerterait personne. Personne ne remarqua la silhouette sombre qui venait de faire son entrée dans la ville.
Cette silhouette, qui ressemblait plus à une ombre noire qu’autre chose, avançait doucement, elle semblait comme absente, comme déconnectée de ce monde.
Malgré la foule, elle ne bousculait personne, personne ne se mit entraver de son chemin.
Elle était comme invisible mais relativement imposante.
Recouverte d’une immense cape noire, l’ombre, ne pouvait cependant cacher sa féminité.
En effet, quelques mèches sortaient ça et là de son capuchon, et ses douces et fines mains blanches comme la neige retenaient de façon visible la cape fermée.

La jeune femme semblait savoir où elle devait aller. Plus elle approchait du bar aux requins, comme si quelque chose l’y appelait.
Cependant, sa marche fut arrêtée par une autre ombre.
Celle-ci était recroquevillée dans le coin d’une ruelle abandonnée.
De cette silhouette, la jeune femme, pu distinguer des longs cheveux bleus et quelques écailles sur les joues et le coup.
Une auquade…

Ceci intéressait grandement notre jeune femme qui était autre que Tinker Bell, jeune épouse du Chef des March-Ombre.
En effet, ces êtres nés des eaux ont de puissant pouvoirs, il serait donc intéressant pour son camp d’en posséder. Surtout que ce peuple se voulait neutre.
La tache se voulait facile, en effet, les auquades, sont des êtres toujours joyeux et pleins de vie, celle-ci ne l’était pas…
Un être affaiblit est toujours plus facile a persuader qu’un être en pleine forme.

Miss Bell s’approcha de la jeune Auquade. La ruelle était extrêmement sombre.
De sa plus innocente voix, Tinker prit la parole :

Miss Bell : Allez-vous bien mademoiselle ?

Hors de l’eau, un poisson est perdu.
La jeune auquade s’avançait dans les ruelles sombres du port.
Tout était bruyant, jamais elle n’avait connue autant de foule et d’agitation.
Dans les profondeurs de son lac, tout était si paisible, si reposant.
Elle regrettait presque d’être partie de chez elle. Mais elle ne pouvait totalement éprouver ce sentiment, son père, l’avait trahit, trompait.

Déçu, seul et perdu, cet être aquatique avançait ; tous la bousculait. A cause de sa frêle allure, elle manquait de tomber à chaque coup d’épaule, de sac, de coude.

L’auquade qui se nommait Olwen s’était cachée sous un grand drapé bleu. Pour d’une part, éviter d’attirer l’attention sur elle, car les auquades ne sortent jamais des profondeurs, et d’autre part, pour se protéger du soleil.

Pendant qu’elle marchait vers un lieu inconnu, ses magnifiques yeux bleus admiraient le ciel. Elle ne l’avait jamais vu auparavant. Tout ici était nouveau.

Toute cette nouveauté ajoutée à la chaleur, apportait la fatigue. Ne sachant où se reposer, elle décida de s’abriter a l’ombre d’une ruelle isolée et de s’y assoupir quelque instant.

Mais le sommeil ne vint pas, il fut dominé par les pensées, le remors.
Son pays lui manquait, elle savait que son départ lui interdisait tout retour.
Ceci, elle en avait connaissance lors de sa fuite, mais maintenant, cette punition prenait toute son ampleur.

Plongé dans ses pensés, l’être des lacs n’entendit point une ombre approcher.
Elle sursauta lorsqu’elle lui demanda d’une voix aussi douce que le coulis de l’eau si elle allait bien.

Depuis son départ, c’est la seule personne qui s’inquiétait quelque peut de son état.
Olwen releva la tête et répondit :

Olwen: Je vous avouerais que je ne suis pas au meilleur de ma forme. Je ne sais plus si mon choix fut le bon…

Un être perdu… quoi de plus plaisant?
Cette jeune femme allait l’occuper pendant quelques temps…
Tinker s’assit à coté d’elle et lui demanda doucement :

Miss Bell: Quel est ce choix qui torture une âme si pure ?

Elle la regarda avec les yeux les plus tendres et dévoués qu'il lui était possible d’avoir. Mais intérieurement, elle fulminait, jouer l’oreille attentive, être douce et délicate, c'était du passé, elle ne supportait plus cela.

L’auquade ne répondit point. Tinker commençait à s’impatienter, elle n’avait pas toute la journée. Elle calma sa fougue et lui demanda :

Miss Bell : Allons n’ayez point peur de me parler. Confiez-vous. Je ne vous ferai aucun mal. Si vous n’osez point parler dites moi au moins votre nom.

La jeune fille restât muette. Elle était épuisée, la prêtresse le vit bien. Elle murmura :

Miss Bell : Vitum +

D’un seul coup, par ce sort, l’auquade se sentit mieux. Elle redressa légèrement son dos. Ses pommettes avaient repris leur aspect bleuté normal.

Mais celle-ci restât toujours muette comme une tombe.
La March-Ombre, décida d’utiliser sa dernière ressource : la nourriture. Cela devait faire des jours que la jeune fille de l’eau n’avait pas mangé ni bu.
Tinker sortit de sa cape une gourde et un bout de pain. Avant de lui donner, celle-ci mit quelques gouttes d’un liquide qui se trouvait dans l’une de ses bagues. Le pain et l’eau se colorèrent en noir quelque temps puis retrouvèrent leurs couleurs naturelles.

Miss Bell : Tenez, prenez. Cela ne peut que vous faire du bien.

* Et te faire parler… *

L’auquade prit la nourriture que cette si gentille femme lui donnait.
Elle mangea puis bu. Petit à petit, elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait de plus en plus envie de se confier, de plus en plus envie de parler.
Elle se tourna vers son interlocuteur.

Olwen : Je suis Olwen, fille du roi des Auquades… Enfin de ceux qui sont encore en vie…
A l’annonce de la guerre, mon père souhaita rester neutre mais, il décida de me protéger, « ne sachant pas » et se sont ses mots propres mots « ce que le futur nous réservait aux Auquades ».
C’est ainsi, que je me suis retrouvée dans les profondeurs du lac, là où la lumière ne s’aventure pas. J’habitais avec un charment couple qui était composé d’une des confidentes de ma mère et d’un des plus grands guerriers.
Cette décision, cette situation me brisait le cœur.
En effet, je ne pouvais plus voir ma famille, ni voir mon peuple qui m’est si cher.
Tous les jours, je réfléchissais, je cherchais ce que je pouvais faire.
La réponse vient a moi, il me fallait devenir Sentinel.
Une personne de plus dans leurs rangs pourrait peut être accélérer la fin de cette guerre et donc me permettre de retrouver au plus vite les miens.

Il y a de cela deux jours, je me suis enrôlée dans leur rangs. Mais maintenant, je ne sais pas si ma décision est des meilleures… Pas celle de m'être engager. Mais celle d’être partie…
Je ne sais plus quoi faire… Si se n’est que me battre corps et âme pour la victoire du bien…Mais avant cela, je pense que je vais repartir au palais, même si cela est interdit. Juste histoire de dire a mon père ce que je pense, et ce que je suis devenue.

Après ce long récit les larmes commencèrent a couler. Elle voulu s’appuyer sur l’épaule de l’ombre, mais celle-ci eut un mouvement de recul.

Le récit que venait d’entendre Tinker ne la toucha point.
Il l’avait même ennuyée… Mais, cette peine, n’était pas envient. En effet, lors de cette tirade, qui en réalité était plus un monologue qu’autre chose, avait appris a la March-Ombre de très intéressantes choses.
Elle se trouvait devant la fille unique du roi des Auquades, de surcroit, elle se trouvait sans défense. Personne qui ne serait apte à la défendre ne savait qu’elle se trouvait là, toutes les conditions étaient réunies… Oh oui, toutes les conditions étaient réunies pour la tuer…Sur les douces lèvres de Tinker, un immense sourire se dessina.

Miss Bell : Ne vous inquiétez pas mademoiselle, je suis sure que vous réussirez à retrouver les gens que vous aimez. D’une manière ou d’une autre…

Le regard de Tinker devint noir… Une proie si facile, devant elle… Quel bonheur. Rien que d’imaginer les répercutions que cela aurait dans le royaume !

Elle s’apprêtait à commettre son méfait. Quand une ombre s’avança dans la rue.

Une lune rouge, des étoiles invisibles...J'aurais dû me douter que des évènements spéciaux se produiraient en ce soir couleur de sang...Le ciel ne trompe jamais. Lune d'argent, Bon; Lune de Sang, Pas bon...Mais en réalité, c'est en suivant Olwen, enfin Lou, puisqu'elle tient à ce qu'on la sorte, que je suis arrivé à Mitenoy...La première chose qui me frappa en arrivant, mis a part un marin totalement plein qui, dans son délire, m'avait pris pour un calmar géant, fut une douce musique, une sensation, une tendre voix, quelque chose que je connaissais. Je dirai plutôt un parfum...
Dans mes pensées depuis un moment, j'avais perdu Lou de vue, et j'avançais un peu à l'aveuglette, sans savoir vraiment où je devais me rendre. Le flou fut total. J'arrivai sur les quais, quelques instants plus tard, et le parfum se fit plus fort, une senteur délicate, mais coupée par une odeur de mal et de rancoeur, mais quand même agréable...Un parfum de femme, d'une femme,...c'était elle...oui elle...

D'où provenait il? De quelle direction, aucune idée, le poisson pourri, les vapeurs d'opium commençaient à embrumer mes sens. Je ne pouvais plus que compter sur mon instinct...et donc je vagabondais comme à mon habitude, mais restant tout de même à l'affut de quoi que se soit...Elle était toujours vivante.Mais dans quel camp ? Puis je les vis, l'une face à l'autre, Tinker et Olwen. Enfin ce qu'il reste de Tinker...

Dante~: Tinker, je n'aurais aucune pitié...

Dante. Que faisait-il ici… Etait-il au courrant de tous les événements qui avait affecté Tinker ?
Peut importe, ceci préoccupait peut la jeune prêtresse son objectif actuel était de tuer cette auquade royale. L’ennui, c’est qu’avec la venue du jeune homme, ceci était remis en cause, voire annulé.
Elle se leva. Elle avait décidé de jouer de ses charmes. Elle le savait sensible à ces derniers.
Tout en marchant vers lui, elle défit la ficelle de son décolleté laissant voir de façon osée la naissance de sa poitrine. En s’approchant de plus en plus de lui, elle enlevait sa cape.
Lorsqu’elle fut en face de lui, elle mis sa main sur son torse et le caressa légèrement. Tout en laissant sa main, elle approcha sa bouche de la sienne, puis l’en éloigna pour la mettre prés de l'oreille du jeune homme.

Miss Bell : Alors…Mon cher… Comme cela tu oserais me faire mal ? Hummm… C’est dommage moi qui voulait te faire plus de bien que de mal….

De ses doux yeux perçants elle le regarda avec insistance et se mordit la lèvre.

Miss Bell : Je ne faisais que aider cette jeune fille à aller mieux… Si tu es jaloux tu pourrais te joindre a nous…

Elle retourna vers l’auquade et de dos, elle lui jeta un regard aguicheur.

Miss Bell : Alors ?

Mais quel idiot ! Mais c'est pas possible d'être aussi idiot ! Elle, Tinker Bell, pour la première véritable fois, elle s'approche de moi en connaissant véritablement mes sentiments pour elle... Même un imbécile aurait flairé le piège ! Moi aussi au départ, mais quel idiot je fais ! Sérieusement, elle s'approche de moi, retirant sa cape, prenant des mimiques et des postures aguichantes...Et moi je reste à la regarder pendant que Lou agonisait à moitié à côté ! Mai j'étais vraiment attiré par cette noire prêtresse, et cela aurait failli me conduire à ma perte.
Elle si timide et pudique, elle approchait presque la démence et la désinvolture. C'était inhumain ! Elle était soit disant morte selon certain, mais, en ce soir de sang, elle s'intéressait enfin a moi...Quel idiot! j'abaissais mon arbalète...et mon visage avec...

Dante~:Depuis près de trois ans, je n'attendais qu'un geste d'attention venant de toi. Même rien qu'un sourire...Mais pourquoi a t'il fallut que je te retrouve ici, dans cette situation aussi délicate. Et surtout pourquoi te comportes tu comme ça avec moi? Toi qui es si timide.

J'étais perdu, rien en moi n'était plus clair. Mon âme en proie à un puissant conflit interne, je ne savais plus ce que je devais faire, ou même croire... J'aurais voulu lui saisir la main la serrer contre moi, comme ce soir où j'ai fuit Sephirot et Zak pour ne pas avoir à la tuer. Ce soir où j'ai laissé mon frère a son sort afin de lui sauver la vie...Tinker, qu'es tu devenue? J'espérais me tromper. Voulant me réveiller quelque part hors de ce temps, hors de cette vie, de ce nom que je porte comme une marque démoniaque...Zak...J'étais perdu, pas moyen de penétrer son esprit, le mien était déjà trop encombré. plus rien n'était clair. Tinker, Séphirot, Zak, Lou, moi, Lini, Tinker, moi, Tinker, moi...

A genoux...

Mais son corps m'appelait...

Dante~:Tin...ker...TINKER !!!!!!!!

Un bruit sourd se fit entendre. Dante était à terre. Tinker se retourna. Il criait son nom. Sans comprendre son geste, elle couru vers lui, puis se ravisa. Elle s’arrêta net, dans son regard, on pouvait voir un combat intérieur. Devait-elle aller l’aider s’excuser pour tout? Ou devait-elle laisser l’ancienne Tinker là ou elle était c’est à dire tout au fond d’elle-même? Seul Zak pour l’instant avait réussit à la faire ressortir pour quelques instants.

Elle s’approcha de Dante le regarda de haut et lui dit :

Miss Bell : Relève toi ! Et soigne la, elle en a besoin. Occupe toi d’elle comme si c’était ta chair, ton sang, ton cœur. Ne laisse plus jamais personne lui faire du mal. J’ai lu dans son cœur, il est pur, aussi pur que le mien autre fois… Cette jeune femme est importante. Elle est de sang royal. Si tu ne te sens pas capable de t’en occuper je la tuerai… Alors promets moi de la protéger même si pour cela tu dois y perdre la vie.

Tinker remit sa cape. Les larmes coulaient le long de son visage. Cette auquade, lui rappelait tellement elle… Elle avant tout ça, elle avant tout ce mal. Il ne voulait que rien ne lui arrive.
Avant de partir, elle attendait la réponse de Dante, si celui-ci disait non, elle tuerait l’auquade. Elle ne voulait pas, qu’un jour, elle aussi sombre.

Et voila, encore des problèmes...A croire que tous ceux auquels je tiens doivent , un jour finir par s'en mordre les doigts. Après Zak, c'était au tour de Tinker d'en faire les frais...Mais qu'est ce que j'ai bien pu faire au ciel pour que tout ces gens souffrent?...Qui suis-je pour occasionner tout ce malheur ? Tinker avait basculé vers l'ombre. Elle me rappelait mon frère, même dans la nuit la plus sombre, il savait rester humaine. Il ne faisait plus aucun doute que elle et lui partageaient une certaine existence désormais...

Dante~: Ne t'en fais pas pour elle. Je m'en occuperai.

Je me tournais et pris Olwen dans mes bras. Elle était affaiblie, et pas besoin de contact spirituel pour savoir sa. Sa peau était terne et sèche, ses yeux devenaient flou, il lui fallait beaucoup de repos...Il fallait l'emmener à la crique des Sirènes. Elle devait reprendre des forces...Sans regarder Tinker, je tournais les talons, et commençais à m'éloigner. Mais au bout de quelques pas...

Dante~: Prends soin de toi Tinker. Zak ne te fera rien de mal, mais prend garde à Séphirot. Nous sommes tout les deux ses pires ennemi, même toi qui est dans ses rangs...

Je repris ma marche en direction de la crique, à l'extrême Sud-Ouest du pays. Olwen s'était endormie, elle paraissait apaisée. *Tinker, prends garde à ton chemin, je ne peux me permettre d'avoir pitié de toi. Si à l'avenir nous devions être amenés à nous revoir sur un champ de bataille, je devrais faire passer mon devoir avant tout. Je devrais te capturer, même au prix de mes sentiments...*
Je continuais ma route, une route parsemée de choix douloureux. Mais comme me l'a dit si justement mon frère, ce sont les choix qui font un homme. Ne les regrettons pas, assumons les jusqu'au bout, c'est le seul moyen de devenir celui que l'on souhaite être...